Mediapart mène l’enquête sur plusieurs cas survenus au cours des derniers mois :
Quatre suicides ou tentatives en six mois, affectant des salariés sous pression. Face à ces événements, l’entreprise évoque une série de « coïncidences » de la part de salariés submergés par leurs problèmes personnels. Pourtant, chez LCL, qui compte quelque 20 000 salariés, la situation est mauvaise. Dans l’entreprise, qui accumule les résultats négatifs, les plans de restructuration s’enchaînent et les risques psychosociaux augmentent gravement. (...)
L’ancien directeur général adjoint du groupe Crédit Agricole, Michel Mathieu, a repris les rênes de la direction générale de LCL en février 2016, avec pour mission de « redresser la barre ». Dès son arrivée, il a intensifié la mise en place du plan de restructuration « Centricité clients 2018 » qui doit aboutir à la suppression de 1 600 postes, dont plus de 1 300 dans le réseau commercial, soit 10 % de l’effectif. La fermeture de 240 à 250 points de vente est prévue, LCL adoptant la même politique de fermeture des guichets que ses concurrents Société générale, BPCE ou BNP.
Déjà, entre 2007 et 2010, 3 519 postes avaient été supprimés, soit 15 % des effectifs, avant qu’un plan « Centricité clients 2013 » ne soit mis en place en 2011, visant à augmenter la présence de LCL en milieu urbain et à délaisser le back-office et les agences en milieu rural. La logique managériale s’appuyait sur une pression commerciale pour favoriser la « conquête de clients ». Entre avril 2012 et février 2013, trois suicides de salariés LCL sont déjà répertoriés sur le territoire français, dont Laurent Thévenin, retrouvé pendu dans le centre de vacances de son entreprise en avril 2012. Ce directeur de groupe d’agences avait vu ses résultats chuter en moins d’un an et venait de se faire « monitorer », c’est-à-dire placer sous une sorte de tutelle hiérarchique. À la même époque, un salarié « à bout » s’étonnait par courrier d’une « recrudescence d’arrêts maladie pour “dépression” », fustigeant une hiérarchie « obnubilée par le “combien” (…) » et la « vénération du dieu IPC [indice de performance commerciale – ndlr] ».
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Photo : new-york-city CC @ flickr