Courrier international présente les manifestants et leurs revendications :
»Nous demandons à la vénérable justice française et aux ONG françaises de poursuivre Total pour corruption », écrit sur sa page Facebook Tawakkol Karman, la militante yéménite qui a reçu en 2011 le prix Nobel de la paix pour son engagement contre l’ex-dictateur Ali Abdallah Saleh. « Total et ses associés volent le gaz yéménite en évaluant son prix à 10 % seulement du prix mondial et en ne reversant que 21 % de cette somme à l’Etat yéménite », affirme-t-elle.
Tawakkol Karman a également organisé une manifestation (vidéo mise en ligne par Al-Jazira) le 6 février à Sanaa, avec pour slogan « Le peuple veut la fin de la corruption ». Le journal yéménite Maareb Press explique que cette campagne s’inscrit dans « la relance de la lutte pacifique » des forces révolutionnaires, qui essaient de se remobiliser autour de la lutte contre la corruption. Les révolutionnaires estiment en effet que, depuis le départ du président-dictateur Ali Abdallah Saleh en février 2012, rien n’a fondamentalement changé et que les mêmes réseaux d’intérêt continuent de contrôler le pays.
Lire l’intégralité de l’article sur le site de Courrier international.
Total et GDF Suez ne veulent pas d’une hausse des prix
Total est présent à la fois au niveau de la production (comme opérateur industriel et partenaire majoritaire, à 40%, de Yemen LNG) et comme acheteur, aux côtés de Suez LNG Trading (filiale de GDF Suez) et du coréen Kogas. Tous trois avaient conclu des contrats de fournitures de GNL avec le gouvernement d’Ali Abdallah Saleh. Le nouveau gouvernement yéménite réclame depuis déjà plusieurs mois une hausse du prix de vente du GNL (et l’a d’ailleurs obtenue de Kogas).
Le magazine Orient XXI revient sur l’histoire du partenariat entre Total et le Yémen :
De fait, le GNL ne rapporte pas grand chose au gouvernement yéménite. Selon les estimations du Fonds monétaire international, en 2012, l’impôt sur le GNL rapportait vingt-deux fois moins que celui sur le pétrole brut, soit une trentaine de millions de dollars. La situation se serait un peu améliorée en 2013. Pour l’instant, les recettes servent d’abord à rembourser la dette contractée pour financer l’investissement. Il est à priori difficile pour Total de s’aligner sur les prix acceptés par son partenaire coréen. Si les prix du GNL sont élevés en Asie, ils le sont beaucoup moins dans d’autres régions du monde où le groupe a des clients importants. Mais la perspective d’une épreuve de force aux conséquences imprévisibles avec l’un des pays les plus pauvres et les plus instables du Proche-Orient n’est guère plus attrayante que celle de perdre de l’argent ou des marchés.
Lire l’intégralité de l’article sur le site d’Orient XXI.
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Photo : Aden Tribune
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