Le millésime 2020 de CAC40 : le véritable bilan annuel met en lumière les profonds déséquilibres qui continuent à caractériser la gestion et la stratégie des grandes entreprises françaises :
- Tous les groupes du CAC40 ont bénéficié d’aides publiques directes ou indirectes à l’occasion de la crise sanitaire. Seulement 8 d’entre eux ont renoncé au versement de dividendes. Plus de 60 000 suppressions d’emplois ont déjà été annoncées par les groupes du CAC40, sans parler des conséquences de leurs plans d’économie sur leurs fournisseurs et sous-traitants.
- Les dividendes versés par le CAC40 ont augmenté de 269% depuis l’an 2000, alors que ses effectifs en France baissaient de 12% sur la même période.
- Les rémunérations patronales se maintiennent à des niveaux records, avec une moyenne de 5,5 millions d’euros et un pic à près de 25 millions d’euros sur un an.
CAC40 : le véritable bilan annuel met également en lumière l’abîme qui sépare trop souvent les professions de foi publiques du CAC40 et la réalité des faits :
- Cinq ans après la signature de l’Accord de Paris sur le climat, les grandes entreprises ne baissent pas réellement leurs émissions de gaz à effet de serre. Si l’on excepte Engie qui n’a souvent fait que revendre ses actifs dans le charbon à d’autres au lieu de les démanteler, le bilan carbone du CAC40, équivalent à 5% des émissions mondiales, est en hausse de 2,6% depuis 2017.
- Les femmes continuent à occuper une place de plus en plus minoritaire à mesure que l’on monte dans la hiérarchie des groupes.
- Le CAC40 publie pour la première fois cette année des « ratios d’équité » censés comparer la rémunération des dirigeants à celle des salariés moyens. Nous démontrons que de nombreuses entreprises ont calculé ce ratio de manière délibérément biaisée, pour cacher l’ampleur des inégalités en leur sein.
Cette édition 2020 se penche aussi sur la manière dont les groupes du CAC40 ont répondu à la crise sanitaire et économique entraînée par la pandémie de Covid-19. Celle-ci a justifié des mesures économiques exceptionnelles, en particulier des aides publiques sans précédent – et sans réelles contreparties – dont ont largement bénéficié les groupes du CAC40. Mais derrière les discours de solidarité et les invocations du « monde d’après », les grandes entreprises françaises ne montrent pour l’instant aucun signe de vouloir réellement remédier aux déséquilibres et aux lacunes pointées dans cette publication.
C’est ce dont témoignent à nouveau le choix de Carrefour de mettre une grande partie de ses salariés au chômage partiel, c’est-à-dire de les faire payer par les deniers publics, après avoir versé des dizaines de millions d’euros de dividendes. Ou encore les récentes annonces de LVMH et Orange sur le versement d’acomptes sur dividendes d’un milliard d’euros avant la fin de l’année.
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