Selon le site Romania Insider, qui résume l’affaire en anglais, l’agence anti-corruption roumaine a effectué des perquisitions et des arrestations ciblant plusieurs personnalités liées à la municipalité de Bucarest ainsi que la filiale de Veolia en Roumanie, Apa Nova. En cause, le versement allégué de pots-de-vin - d’une valeur estimée à plus de 12 millions d’euros par les enquêteurs - par des cadres d’Apa Nova en vue d’obtenir une augmentation du prix de l’eau.
Veolia détient le contrat de gestion du service d’eau et d’assainissement de Bucarest depuis 2000 et pour 25 ans. Selon Euractiv, le prix de l’eau aurait augmenté de 125% dans la capitale roumaine depuis 2008. Les bénéfices réalisés par Veolia sur ce contrat sont eux aussi en augmentation continue.
Les enquêteurs de l’agence anti-corruption évoquent aussi l’existence d’un système d’espionnage au sein même de la filiale de Veolia. D’anciens agents des services secrets auraient été chargés de s’assurer que les employés d’Apa Nova ne révéleraient pas l’existence des pratiques frauduleuses.
En réponse à nos questions, le siège de Veolia nous a transmis une déclaration d’Apa Nova précisant qu’« à ce stade », l’enquête de l’agence anti-corruption ne la concerne pas directement ; elle n’aurait fait que répondre à une « demande d’information ». L’entreprise ajoute que l’augmentation du prix de l’eau à Bucarest s’est faite dans les règles, en toute transparence. Selon la formule consacrée, « Apa Nova collabore et continuera de collaborer avec les autorités roumaines dans le cadre de leur enquête actuellement en cours ».
Olivier Petitjean
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Photo : Pulpolux CC