L’essor des géants du web a remis la question des monopoles et de la concentration de pouvoir économique sur le devant de la scène. Mais ce sont en réalité tous les secteurs économiques qui sont aujourd’hui dominés par une poignée de géants mondiaux qui imposent leurs conditions à tous les autres. Bayer et Monsanto, Essilor et Luxottica, Lafarge et Holcim... Avec la vague actuelle des méga-fusions, le nombre de ces géants tend même à se réduire encore.

Mis à part quelques velléités dans le domaine numérique, les pouvoirs publics restent largement inactifs face au pouvoir de marché des oligopoles. Au nom de la compétitivité et du soutien aux champions nationaux ou européens, ils encouragent même les fusions de fleurons industriels dont on sait pourtant qu’elles entraînent des pertes d’emploi et bénéficient surtout aux actionnaires.

Pire : les politiques de « libre concurrence » sont utilisées pour imposer la libéralisation et la privatisation des services publics, avec pour résultat de remplacer les monopoles publics par des oligopoles privés à la clientèle captive dans des secteurs comme l’énergie ou les transports.