L’État au service des entreprises

Largesses fiscales, aides publiques, soutien diplomatique et autres complaisances... Supposé le garant de l’intérêt public, l’État se fait souvent le serviteur des intérêts privés.

L’État est censé être le garant de l’intérêt public et du plus grand bien de tous sur le long terme. Face au pouvoir des grandes entreprises, le premier réflexe naturel est de se tourner vers lui pour surveiller, réguler, taxer, encadrer et sanctionner. L’expérience montre cependant que sous prétexte de préserver l’emploi, soutenir les champions nationaux ou attirer les investisseurs, les pouvoirs publics choisissent souvent de prioriser les intérêts du secteur privé.

L’opposition caricaturale entre « l’État » d’un côté, le « marché libre » de l’autre est une fable. Les pouvoirs publics soutiennent les entreprises à bout de bras et par tous les moyens à leur disposition : en leur accordant des aides publiques bien sûr, mais aussi en leur offrant des conditions fiscales favorables, en imposant des régulations et un cadre juridique avantageux, en favorisant leur expansion, en leur ouvrant des marchés domestiques ou internationaux. Cette tendance s’est accentuée ces dernières années, et est devenue évidente aux yeux de tous avec l’épidémie du Covid-19. En parallèle, l’État abandonne progressivement ses missions de régulation et d’encadrement, de même que sa vocation à offrir une alternative et un recours face au secteur privé.

Un déséquilibre aussi flagrant ne peut durer. Le premier pas est de faire toute la transparence sur les soutiens apportés par les pouvoirs publics au secteur privé, le second de réaffirmer les prérogatives de l’État et sa capacité à changer les règles du jeu.


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