Atos est une entreprise de services numériques née en 1997 de la fusion de deux sociétés, Axime et Sligos, elles-mêmes issues du regroupement de firmes plus petites. Construit par acquisitions et agrégations successives, le groupe devient l’un des leaders mondiaux de son secteur dans les années 2010 avec l’absorption de Bull et de Siemens IT Services. Son offre de rachat de Gemalto en 2017 est en revanche un échec. Il se sépare progressivement de sa filiale Worldline spécialisée dans les services de paiement, essentiellement pour des raisons financières. Cette stratégie d’acquisitions tous azimuts atteint en effet ses limites, menant Atos à une grave crise en 2021.

Historiquement, le groupe Atos mène des activités de conseil, d’ingénierie et de gestion de systèmes informatiques. Ces activités l’ont amené à s’impliquer dans la sous-traitance de services publics ou administratifs, comme au Royaume-Uni où sa gestion controversée de l’allocation handicapés a fait scandale.

Le groupe Atos cherche aujourd’hui à surfer sur la vague de la numérisation et sur le souci des dirigeants français et européens d’assurer leur « souveraineté numérique ». Bénéficiaire de nombreux marchés et financements publics, il s’affiche en leader européen du cloud, de la cybersécurité et du supercalcul. Ce qui ne l’empêche pas de nouer des partenariats stratégiques avec Google et Amazon.

Atos est enfin une entreprise très proche des dirigeants politiques français. Thierry Breton en a été le PDG de 2009 à 2019, après avoir été ministre des Finances et avant de devenir Commissaire européen. Le groupe a également accueilli en 2021 dans son conseil d’administration l’ex Premier ministre et maire du Havre Édouard Philippe.