C’est en 2018 qu’ont été consommées les noces du numéro un mondial des verres optiques, le groupe français Essilor, avec le numéro un mondial des montures Luxottica, propriété du milliardaire italien Leonardo del Vecchio. Les deux groupes s’étaient développés au fil des ans par les mêmes méthodes de rachat et d’élimination progressive de leurs concurrents. Leur mariage a donné naissance à ce qui constitue un quasi monopole mondial, à l’image d’autres mégafusions conclues ces dernières années, comme celles entre Lafarge et Holcim ou Bayer et Monsanto.

Le secteur des lunettes est en pleine croissance en raison de l’épidémie mondiale de myopie, sans doute liée aux changements de mode de vie, et de la croissance progressive de la demande dans les pays émergents. En France, c’est aussi un secteur qui bénéficie d’un financement très favorable via la sécurité sociale et les mutuelles.

La fusion entre Essilor et Luxottica s’inscrit aussi dans un contexte où plusieurs « alliances entre égaux » conclues par d’autres groupes français ont rapidement tourné à leur désavantage, avec à la clé la perte de fleurons industriels. Après des conflits de gouvernance, un nouvel équilibre interne a été trouvé entre les parties française et italienne, plus favorable à ces dernières.