Veolia
Le « champion mondial de la transformation écologique » n’a pas renoncé à son cœur de métier : la privatisation des services essentiels.
Tous les chiffres
Chiffres clés
- 1er mondial des services à l’environnement (eau et propreté)
- 1er mondial de la gestion privatisée de l’eau
Profits et dividendes (millions d’€)
Effectifs France et monde (fin 2021)
Gaz à effet de serre
Rémunération du PDG
2,4 millions d’€ (2021)Écart de rémunération entre DG et salarié moyen
56 (2021)Part des femmes
21,7 % Dans l’effectif total 15,4 % Dans le comité exécutif (2021)Dépense de lobbying déclarées
1,8 -2.2 millions d’€ (Paris, Bruxelles et Washington, 2021)Proportion de filiales dans les paradis fiscaux
9,2 % (2019)Part des salaires
26,5 % du ch. affaires (2021)Veolia est le leader mondial des services collectifs liés à l’environnement, nº1 mondial dans le domaine de l’eau, et nº2 dans le domaine des déchets. Le groupe a également des activités dans l’énergie, souvent adossée à l’incinération de déchets.
Issu de l’entreprise historique Générale des Eaux, Veolia apparaît comme le champion mondial de la privatisation de services collectifs essentiels comme l’eau, l’assainissement, les déchets, les transports (activité aujourd’hui séparée pour former le groupe Transdev), ou encore le chauffage.
Le modèle de la « délégation de service public » - et les relations très (et souvent trop) étroites avec les élus que ce modèle rend possible - ont fait sa fortune en France et lui ont permis de se lancer dans une expansion internationale à partir des années 1980. Ce mouvement de privatisation de l’eau (et des déchets) s’est rapidement heurté à des résistances partout dans le monde. En France même, de nombreuses villes (dont Paris, Nice, Montpellier, Lyon) ont « remunicipalisé » leur service d’eau. De nombreuses affaires de corruption et d’entente ont émoussé son image.
Le groupe Veolia, quoiqu’encore largement assis sur son cœur de métier historique, cherche aujourd’hui à redéfinir son identité comme un fournisseur de services en vue de la transition énergétique et climatique, et communique donc beaucoup sur sa « contribution positive » aux enjeux du monde d’aujourd’hui. D’un point de vue commercial, la stratégie du groupe reste de capter l’argent des pouvoirs publics et des collectivités locales, en mettant en avant ses solutions technologiques pour répondre aux défis écologiques. En parallèle, le groupe cherche à développer ses activités auprès de clients industriels, notamment la gestion des déchets et rejets des gros pollueurs.
En 2020, Veolia s’est lancé dans l’acquisition de son principal concurrent sur l’eau et les déchets, le groupe français Suez. Après plusieurs mois d’affrontement, l’acquisition a finalement été réalisée début 2022, une partie de l’ancien Suez étant ensuite « re-séparée » pour faire bonne mesure auprès des autorités de concurrence.
Veolia dans nos enquêtes
- Le Mexique va-t-il se vider de son eau au profit des multinationales ?
- Veolia au centre d’un scandale de corruption en Roumanie
- Comment on peut encore dire non aux multinationales
- Grand Paris : le Sedif et Veolia rêvent de reconstruire leur empire de l’eau en Île-de-France
- Eau publique, eau d’avenir. L’expérience mondiale de la remunicipalisation
- Est-il possible d’exploiter « proprement » les sables bitumineux de l’Alberta ? Le projet de Shell et Veolia à Carmon Creek
- Pour sponsoriser la Conférence climat de Paris, le gouvernement choisit les multinationales françaises les plus polluantes
- Anne Le Strat : « La remunicipalisation a permis à Paris de mener une politique de l’eau plus durable et plus démocratique »
- La vague ascendante de la remunicipalisation de l’eau
- Zero Waste, ou comment les grandes villes peuvent s’attaquer au problème des déchets... sans les multinationales
Dernières actualités sur Veolia
- 01.02.2023 Les retraites dorées des patrons du CAC40
- 08.09.2020 Monopoles privés
- 23.11.2018 À Marseille, le lobby mondial de l’eau imaginé par Veolia sous pression
- 04.10.2017 L’ONU interpelle les entreprises impliquées dans les colonies israéliennes illégales
- 28.09.2017 Lanceurs d’alerte, journalistes, associations... face aux « procès baillon » intentés par les grandes entreprises